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Après avoir finallement installé le réseau dans mon
nouvel appartement, je
vous souhaite la bienvenue pour ce nouveau numéro de
Georg's Brave GNU World. J'espère avoir trouvé les bonnes
proportions de
sujets techniques, politiques et philosophiques. Commençons par
de mauvaises
nouvelles de France.
Comme on n'empêche personne d'utiliser ou de développer du logiciel libre, et qu'il a été prouvé à maintes reprises que du logiciel libre commercial est possible, cette histoire de "menace pour la libre concurrence" est manifestement une fausse excuse. Il semble que la proposition cherche à laisser une porte dérobée ouverte aux logiciels propriétaires en prétendant soutenir le logiciel libre. C'est une des raisons pour lesquelles l'APRIL, association française du logiciel libre, s'oppose à la proposition [6]. Apparemment, certains politiciens français ont compris l'importance du logiciel libre et exigent l'accès au code source pour eux-même tout en refusant cette liberté et cette sécurité au public qu'ils sont censés représenter. C'est la raison pour laquelle je vous demande de vous opposer à cette proposition et d'alerter l'opinion publique, car cette situation est tout simplement inacceptable.
Mais heureusement il y a aussi de bonnes nouvelles de France. David Mentre m'a parlé du résultat d'une étude qui traite de l'applicabilité de la licence générale GNU en France [7]. En gros, cette étude conclut que la LPG peut être utilisée en France sans problème majeur.
Venons-en maintenant à la partie technique. Le premier sujet concerne un projet de traitement de texte remarquable.
e:doc est une interface PETALE pour un nombre illimité de moteurs. Moteurs dans ce contexte signifie un format de sortie comme LaTeX ou HTML qui sont déjà inclus dans la distribution.
L'utilisateur entre le texte, le structure et le formatte dans e:doc et exporte au format désiré. Le texte est sauvegardé dans un format e:doc interne qui préserve toutes les informations étendues, y compris les interactions possibles entre balises comme des citations et la bibliographie, ou des références et des étiquettes.
Ce qui rend e:doc si puissant, c'est son concept modulaire. La définition du format interne est indépendante des moteurs externes et peut être étendue sans se préoccuper des formats externes possibles. Cela permet très facilement de donner aux documents des caractéristiques qui sont ensuite rendues de la meilleure manière possible dans le format de sortie. Biern sûr, cela permet aussi très facilement d'ajouter des formats de sortie sans devoir modifier les documents. Les options spécifiques au système d'exploitation et les préférences personelles sont également configurée à des endroits différents, ce qui permet une personalisation facile et confortable.
Heureusement, e:doc tourne aussi bien sous Unix que sous Win32: les fichiers peuvent être échangés facilement. C'est parfait pour l'utilisation dans le domaine professionnel où l'apparence doit être la même mais où l'on a peur de LaTeX. L'auteur lui-même pense que les maison d'édition, les journaux et les scientifiques sont les utilisateurs potentiels les plus importants.
Il est prévu de faire de e:doc un projet GNU officiel dès que ces fonctionalités seront un peu plus complètes, ce qui ne saurait tarder. Puisqu'il est distribué sous licence GNU, c'est un petit pas pour l'utilisateur de toutes façons.
Thomas Schmickl a encore des plans pour e:doc, mais comme il gagne sa vie en tant que biologiste en travaillant sur des expériences sur le miel, il souffre d'un manque de temps chronique. Ces dernier temps, Tim Stevens a commencé à l'aider mais il y a encore pas mal de travail et ils m'ont demandé de plaider pour des développeurs. Plus particulièrement des "programmeurs Perl, des gourous LaTeX, des designers HTML et des locuteurs natifs" (sic). Si vous appartenez à l'une de ces catégories et que participer au développement vous intéresse, contacter directement Thomas par courriel [9].
Cela permet de se débarasser de programmes propriétaires Windows comme "Partition Magic" lorsque l'on veut réorganiser le disque dur pour faire de la place pour une autre distribution GNU/Linux. Mais Parted peut ausi faire des images de disques. L'idée est de pré-installer une machine avec le système, les logiciels et la configuration, puis de graver cela sur un ou plusieurs CDs. Après avoir mis un GNU/Linux minimaliste et Parted sur le CD rendu démarrable, transporter la configuration sur autre machine devient un jeu d'enfant. Bien sûr, on peut aussi restaurer la configuration originale en cas de problème.
Il y a de meilleurs programmes sous GNU/Linux pour cela, donc Parted comble essentiellement le vide avec les installations Windows, ce qui posait à l'auteur un dilemne. Devait-il vraiment aider les gens à installer Windows ? A cet égard, il pense qu'il faut amener les utilisateurs Windows vers le logiciel libre graduellement, donc sa réponse a été oui. Etant donné la situation dans les grosses sociétés, c'est probablement un point de vue réaliste.
Le lien entre GNU Parted et les programmes ext2resize est également intéressant. DiskDrake est une ancienne branche de GNU Parted à qui il manque certaines fonctionalités mais qui a une jolie interface. Selon Andrew Clausen, c'est précisément l'interface qui fait le plus cruellement défaut à Parted. Le lien avec ext2resize est encore plus étroit puisqu'ils partagent leur code Ext2, même si ext2resize a des possibilités supplémentaires comme le redimensionnement des partitions déjà montées.
Toutes les fonctionalités de GNU Parted se trouvent dans la bibliothèque libparted, donc la plus grande faiblesse (une interface graphique manquante) devrait pouvoir être corrigée facilement. Outre cela, les priorités actuelles sont la stabilisation de la version de développement actuelle et le support pour des noms de volume MacIntosh, Sun, et BSD, ainsi que l'optimisation du support des images de disques.
Des sociétés participent aux projets GNU en payant des développeurs pour travailler sur certains projets GNU. Cela permet aux développeurs de ne pas devoir gagner leur vie autrement. La société sait exactement où va l'argent et est sûre d'avoir la meilleure personne pour ce travail tout en soutenant directement le projet GNU et le logiciel libre.
Comme il s'agit là aussi d'un service rendu à la communauté du logiciel libre, je pensais rédiger une "liste verte" des firmes qui travaillent comme cela. Grâce à cette liste, les utilisateurs finaux peuvent préférer ces firmes qui renforcent indirectement la communauté. Vos idées, questions et commentaires sont les bienvenus à ce sujet.
Soit dit en passant: il ne faut pas aller jusqu'en Australie pour trouver de telles sociétés. Depuis le début juin, je suis payé par iD-Pro Germany GmbH pour travailler sur mon dernier projet GNU AWACS tout en terminant mes études. C'est la seule chose qui me permette de travailler sur GNU AWACS. C'est génial de voir augmenter sans cesse le nombre de sociétés qui travaillent de cette manière.
Et maintenant, un sujet demandé par OKUJI Yoshinori.
L'idée derrière Texinfo est d'avoir un seul fichier au format texinfo - manifestement très proche du format TeX. L'utilisateur n'a qu'un seul fichier, ce qui fait gagner du temps et des efforts. Ce fichier peutêtre utilisé pour créer différents formats de sortie: HTML, ASCII pur, PDF, ROff, DVI (et donc Postscript) et info. Cela signifie que la documentation peut être distribuée sur le net au format le meilleur et qu'elle est aussi disponible pour lecture sur le PC.
Bien que certains utilisateurs trouvent ces fichiers étranges, ils offrent l'avantage d'être structurés et de permettre de sauter d'un sujet à l'autre via des liens. Soitdit en passant, pas besoin du programme "info" pour les lire: Emacs a un mode "info" et tkinfo ou le système d'aide de GNOME peuvent lire ce format également.
Ces avantages ont fait de Texinfo le standard de documentation GNU et même si certaines personnes se découragent à cause de la structure semblable à TeX, le temps passé à l'apprendre est en général vite regagné par la suite.
Avant de terminer, je voudrais discuter d'un sujet soulevé par Thomas Pollak, d'Autriche.
Voyons tout d'abord pourquoi la licence GNU n'a pas de paragraphe explicite sur le problème: Les lois générallement acceptées sur le copyright rendent illégale la distribution du travail de quelqu'un d'autre sous votre nom et la LPG utilise la loi sur le copyright pour ancrer la licence dans le code. De plus, la licence ne peut pas aborder tout ce que l'on peut ou ne peut pas faire, donc elle se concentre en général sur ce que l'on peut faire.
Quant à ce danger de "faux copyright", traiter de ce problème soulève quelques questions. Tout d'abord, le gain monétaire direct de la production de logiciel libre est assez faible - la plupart des revenus proviennent du support et la question des copyrights est totalement sans intérêt. Alors pourquoi créer un faux copyright ? On pourrait penser que le prestige de la création fait que le jeu en vaut la chandelle.
Que se passe-t-il si quelqu'un fait cela ? Comme le programme a été écrit par quelqu'un d'autre, le faussaire a dû le trouver quelque part. Dans des collections sur CD-ROM, ou sur internet. Mais s'il est facile de distribuer un programme, il est impossible de faire disparaitre toutes les vieilles copies des collections de CD, des serveurs FTP/WEB. Le mot clef ici, c'est "grande distribution". On peut donc aisement prouver qu'une version antérieure du programme existe sous un autre copyright.
Ce qui signifierait la fin de la réputation du faussaire et on peut douter de ce que quelqu'un prenne ce risque, ce qui est la raison pour laquelle je pense que le risque est négligeable.
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Last modified : $Date: 2008/06/16 16:43:08 $ $Author: mattl $